Accueil |
Contribution à votre entreprise | Services offerts | Démarche Lean | Litani ® - Rédaction technique et stratégique | Références Clients | Ressources humaines | Dans les media... | Pour nous joindre... |
Dans un article du Harvard
Business Review (nov. 2021), trois
auteurs.trices, Mme L. A. Hill, Mme E. Tedards et M. T. Swan
s’attardaient à
analyser le processus de décision en innovation, proposant des
avenues pour le
rendre plus performant. Nous reprenons ici l’essentiel des idées
qui y sont avancées
(https://hbr.org/2021/11/drive-innovation-with-better-decision-making). Qui dit
« innover », dit aussi
« décider ».
En effet, les idées de projets en R&D et innovation ne manquent pas, mais il faut savoir les évaluer pour ainsi les prioriser et décider lesquelles iront de l’avant et lesquelles seront rejetées, ou du moins mises en veilleuse. Mais comment « décider »? Il existe une panoplie d’outils qui peuvent être mis à profit pour aider à la prise de décision. Certains outils sont conçus pour faciliter l’évaluation des idées d’innovation et de leur potentiel, d’autres pour en permettre la comparaison et la priorisation. On pense ici à des grilles d’évaluation, souvent matricielles, aux méthodes d’estimation des risques ou encore aux « portes » de type « Go-Kill » (« Poursuivre – Interrompre ») que l’on retrouve dans les processus de développement de produit et de gestion de portfolio de projets. Mais tous ces outils et méthodes ne sont que des aides à la décision. Et les approches qui font appel à leur mise en application ne peuvent donner leur plein potentiel lorsque le processus de décision lui-même n’est pas performant. Lorsque les décisions dans le choix des idées et des projets d’innovation se prennent dans un cercle trop fermé, sans l’apport des « gens du terrain », ou sans que les enjeux soient librement débattus et que les points de vue différents soient suffisamment confrontés entre eux, les chances sont grandes que le processus décisionnel soit tout sauf performant. Et l’on risque alors de se contenter de projets sécurisants, très conformes à ce que l’on maîtrise déjà, où les risques sont donc minimisés, mais qui offrent alors à l’entreprise peu de chances de se démarquer avec des idées novatrices et porteuses de valeur. Mais que faut-il faire pour rendre le processus de décision en innovation plus performant? Quatre (4) avenues sont préconisées pour y arriver : 1.
Diversifier les
points de vue; 2.
Clarifier
et renforcer
les pouvoirs décisionnels; 3.
Arrimer
la fréquence
des décisions à celle de l’émergence des
opportunités; 4.
Favoriser le choc
des idées. |
Diversifier
les points de vue La prise de décision en
innovation gagne à bénéficier d’un large
éventail de points de vue. Plusieurs
perspectives sont alors à prendre en compte :
Clarifier
et renforcer les pouvoirs décisionnels
Il n’est pas tout de diversifier les points de vue. Il faut clarifier, et surtout renforcer, les pouvoirs décisionnels attribués aux porteurs des différents points de vue. Les parties prenantes impliquées dans le processus décisionnel en innovation doivent, justement, être en mesure de décider réellement, et cette capacité à le faire doit être clairement énoncée par la haute direction de l’organisation. Il faut en effet éviter la fausse délégation de pouvoirs, où les points de vue différents sont sollicités, écoutés, mais non réellement pris en compte et reflétés dans les décisions prises. Cela peut décourager, voire frustrer ceux et celles qui sont « consultés », rendant futile leur contribution à l’exercice. |
Arrimer la
fréquence des décisions à celle de
l’émergence des opportunités
Il est généralement de pratique courante que la revue du portfolio des projets de R&D se fasse une ou deux fois par année. Mais l’émergence de nouvelles idées d’innovation, et les opportunités qu’elles représentent, se fait à un rythme beaucoup plus rapide, sur une base continue (l’on met même en place des mesures visant à favoriser l’émergence fréquente de nouvelles idées, et en grand nombre). Il se crée alors un décalage dans le temps important entre le processus de décision lors de la revue du portfolio et l’émergence de nouvelles idées. Et avec ce décalage, les risques sont grands que l’on perde de vue la pertinence ou l’à-propos des nouvelles idées. Et cela ralentit en plus tout le processus d’innovation de l’entreprise. Il faut alors voir à réduire au minimum ce décalage, et agir de sorte que la prise de décision se fasse de façon dynamique, et avec la plus grande agilité (tout en prenant bien sûr le temps nécessaire à colliger les données nécessaires à l’évaluation des idées). Et c’est comme ça que le potentiel des nouvelles opportunités sera exploité au mieux. Favoriser le choc des idées Diversifier les points de vue n’est pas non plus une garantie que… les points de vue seront vraiment confrontés entre eux, et que l’on assistera à un véritable choc des idées. Or seul ce choc des idées ouvre la voie vers un processus décisionnel véritablement performant. En effet, lorsque le choc des idées n’est pas encouragé, on risque d’assister à des attitudes dictées par la « politique », où les comportements corporatifs, dominants ou, au contraire, défensifs, de même que les agendas cachés, viennent biaiser la prise de décision. Et au lieu d’assister à un débat d’idées, constructif, on se retrouve au milieu de critiques personnelles à peine voilées. Ou encore, sans choc des idées, la prédominance du point de vue de la haute direction peut se faire intimidante au point où l’on constate que les intervenants se contentent d’attitudes d’acquiescement polies, voire gênées. Pour éviter ces situations, il faut que les leaders de la haute direction fassent participer au processus décisionnel des personnes qui peuvent non pas seulement « collaborer », mais aussi débattre, c.-à-d., avancer des arguments et défendre des points de vue. Et pour favoriser le choc des idées, il faut faire en sorte d’axer les débats sur ce qui compte vraiment, et qui sert de phare pour orienter les discussions : les objectifs stratégiques de l’entreprise, tels que véhiculés dans la vision qu’elle s’est donnée (et bien sûr, cette vision doit être claire et, surtout, partagée à tous les intervenants impliqués dans le processus de décision de l’innovation). Lorsque tout le monde est aligné autour de la vision commune, on évite les discussions stériles et les biais personnels. Les idées s’entrechoquent, et les meilleures ressortent. En conclusion… Lorsque les quatre avenues préconisées sont mises de l’avant, et que les leaders de la haute direction s’engagent à les appliquer, quitte à céder plusieurs de leurs prérogatives et de leurs pouvoirs décisionnels, alors seulement le processus de décision devient performant. Le potentiel d’innovation qu’est susceptible de générer une organisation peut alors éclore, se développer et créer de la valeur pour l’entreprise. -------------------------------------------------------------------- Pour
en savoir plus sur ce sujet: contactez-nous (514-919-2744 ou rzalat@manavue.ca);
nous vous parlerons
aussi de notre séminaire sur la gestion stratégique du
portfolio des projets de
R&D. – Ou visitez notre site www.manavue.ca.
|